Archives numériques du Cateau-Cambrésis

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Patrimoine bâti

La ville du Cateau aurait été fondée en 1001 par l'empereur Othon de Germanie, à la demande de l’Évêque de Cambrai, Erluin, soucieux d'établir une fortification destinée à repousser les brigands de la forêt d'Arrouaise. Ces derniers attaquaient fréquemment les fermes de l'Evêque, disposées à l'Est de sa résidence. Pour éviter les pillages menés par ces "hommes des bois", il était nécessaire de verrouiller les limites du Cambrésis.

Le Cateau-Cambrésis est une ville où le patrimoine bâti est omniprésent. Les monuments reflètent l’histoire de la commune, et sont très divers (religieux, industriels…). Quatre d’entre-eux sont même classés au titre de Monuments Historiques :

  • l'église Saint-Martin ;
  • le palais Fénelon ;
  • la brasserie-malterie Lefebvre-Scalabrino ;
  • le vitrail les Abeilles du groupe scolaire Henri Matisse.

L'Eglise Saint-Martin, ancienne Abbatiale Saint-André

Cette église est le seul vestige de l'Abbaye bénédictine de Saint-André : elle est devenue église paroissiale du Cateau après la Révolution. C'est une superbe illustration de l'art maniériste, importé d'Italie, qui s'épanouit au 17e siècle. Elle a été construite en deux temps, mais dans la continuité du plan initial conçu par l'architecte jésuite Jean du Blocq.

La façade et la nef ont été construites en 1634-1635. L'ornementation est due au sculpteur de grand talent Jaspard Marsy. Elle est remarquable par sa richesse et sa qualité : la façade comporte trois étages avec des sculptures d'inspiration essentiellement profane où dominent courbes et volutes. Dans la nef on trouve des têtes d'anges, tous différents (les « poupards ») et des mascarons (masques formés d'éléments végétaux).

Les voûtes de la nef et le reste de la construction ont été achevées de 1680 au début du 18e siècle, par Nicolas de Valenciennes (également architecte du beffroi), et les sculpteurs Augustin et Baudhuin Froment qui ont sculpté des "fruitailles" et de gracieux petits anges délurés.
La nef comporte des grandes voûtes en plein cintre avec piliers, d'inspiration romane, et les bas-côtés sont en croisées d'ogives, d'inspiration gothique. Dans le chœur, aussi long que la nef et qui comporte un déambulatoire et une chapelle absidiale dédiée à Sainte-Maxellende, les colonnes se rapprochent et les arcs deviennent mitrés.

Ce chœur - où se tenaient autrefois les moines de l'abbaye - est mis en valeur par la lumière des grandes fenêtres (autrefois la nef était plus sombre, les grandes baies sur la droite sont un ajout du 19e siècle). On y trouve aussi l'aboutissement de toute l'ornementation avec l'agneau divin surmonté d'une colombe, figuré dans le fond de l'église.

Les vitraux très colorés, d'inspiration cubiste (1932-1934) ont remplacé la vitrerie blanche d'origine, car l'église a été très abîmée par les bombardements en octobre 1918.

Dans la nef, ils évoquent les principaux épisodes de la vie de Saint-Martin. L'église comporte également des orgues, restaurés après 1918 et plus récemment.

Le clocher carré, où on peut voir des croix de Saint-André, est surmonté d'un bulbe qui répond à celui du beffroi, et crée une jolie vue du centre de la ville.

Exposer le mystère à la pleine lumière !

Les vitraux d'origine de l'église Saint-Martin du Cateau étaient blancs et ornés de grisailles. Le 18ème siècle, époque de la construction de l'édifice, est marqué par l'influence de "l'école de la spiritualité française".

Il s'agit d'un mouvement de pensée religieuse qui veut offrir aux fidèles catholiques un savoir biblique et une connaissance construite de la théologie.

Bossuet, Saint Vincent de Paul ou Saint François de Sales, sont des animateurs de ce mouvement de pensée qui est un patri sur l'intelligence.

On installe à cette époque dans les églises des vitraux blancs qui peuvent "exposer le mystère en pleine lumière". Le savoir religieux est transmis par l'enseignement. On veut donc oublier les sombres vitraux du Moyen-Age, surchargés en épisodes bibliques, destinés à fournir aux ignorants une sorte de catéchisme en bande dessinée !

Le Beffroi, hôtel de Ville

L'hôtel de ville du Cateau est une construction du milieu du 16e siècle, dans le style de la Renaissance flamande, reconnaissable au pignon à « pas de moineaux ». Sur l'une des pierres du soubassement en grès, on peut voir la date de 1533. On connaît peu de choses de sa construction par manque d'archives, mais il a été édifié en pierre calcaire sur un bâtiment plus ancien : en témoignent les beaux souterrains avec ogives de pierre blanche.

Le beffroi est postérieur : il est construit en 1705 par Jacques Nicolas de Valenciennes (également architecte de la nef de l'église du Cateau). A l’origine, la « maison de ville » ne dispose pas d'un beffroi car Le Cateau n'avait pas de franchises, appartenant en bien propre à l'évêque de Cambrai. C'est le plus célèbre d'entre eux, Fénelon qui accède à la demande des Catésiens pour édifier ce beffroi.

Surmonté d'un bulbe, il domine l'édifice avec ses quatre étages inspirés de l'architecture de la Renaissance italienne. Au rez-de-chaussée, un porche voûté surmonté d’un balcon permet d’accéder au bâtiment. Proche de l'église dont le clocher est également à bulbe, il compose pour la cité une très jolie vue, au bas de la Place en forte déclivité où à l’extrémité opposée se trouve la statue du Maréchal Mortier, maréchal du Premier empire né au Cateau.

Aujourd’hui encore, l'hôtel de ville abrite les services de la mairie, et son carillon, restauré après 1918, rythme toujours la vie de la cité.
En 1952 il a accueilli le musée Matisse : le grand peintre (1869-1954) né au Cateau a fait au soir de sa vie une exceptionnelle donation d’œuvres diverses, résumant l'évolution de sa peinture. Des œuvres de Auguste Herbin (1882-1960), pionnier de l'abstraction géométrique, sont venues compléter ce musée qui s'est installé en 1982 dans le Palais Fénelon tout proche, pour s’agrandir et accueillir les nouvelles donations de la famille Matisse et les acquisitions.

Au 19e siècle, le beffroi a été restauré par l'architecte Alphonse de Baralle.
Mais depuis les pierres calcaires, noircies par le temps, et qui ont tendance à s'effriter, avaient grand besoin d'une restauration complète ; C’est ce qui a été réalisé, et depuis avril 2019, le beffroi remis à neuf se dresse au bas d’une place pavée réaménagée où figure une pierre aux armes de la ville.
La qualité de son architecture et sa gracieuse silhouette auraient pu justifier son inscription sur la liste des beffrois du Nord retenus par l’Unesco, au titre du Patrimoine Mondial de l’Humanité. Malheureusement, le beffroi du Cateau ne figure pas sur cette liste.

Le Palais Fénelon, actuel Musée Matisse

Le palais Fénelon, devenu Musée Matisse depuis 1982, est l'ancienne résidence secondaire des archevêques-ducs de Cambrai, seigneurs de la châtellenie du Cateau jusqu'à la Révolution (la châtellenie comprenait la ville du Cateau et les villages environnants, correspondant en gros à l'ancien canton).
Il a succédé à la forteresse primitive, d'abord en bois puis en pierres édifiée par l'évêque de Cambrai à partir de 1001 (le Château de Sainte-Marie), qui a permis la création de la ville du Cateau.

Au 16e siècle, avec Robert de Croy, il est devenu, selon le chroniqueur Guillaume Paradin, un « vray paradis de délices » avec des jardins et quatre corps de bâtiments (Beau Regard, Mon Plaisir, Mon Soulas, et Mont Déduit). Dans ses murs ont été signés les célèbres traités du Cateau-Cambrésis (2 et 3 avril 1559), mais il a complètement disparu, et au 17e siècle la « Cour-Levêque » lui succède, dont le parc est agrémenté de 3 bassins avec jet d'eau par Jacques-Théodore de Bryas.
La fonction de ce palais est d'accueillir l'archevêque et sa suite, pour son délassement, et aussi pour sa sécurité, en cas de révolte des Cambrésiens. Bien qu'il porte le nom du plus célèbre d'entre eux, Fénelon, celui-ci s'en est peu occupé, sauf pour l'entretien courant.

Léopold-Charles de Choiseul, frère du ministre de Louis XV entreprend de le reconstruire avec l'architecte Jacques-François, Blondel. Mais le vaste ensemble conçu par ce dernier n'est pas réalisé, et c'est Alexandre-Théodore Brongniart (connu pour être l'architecte de la Bourse), qui édifie un bâtiment avec deux ailes, entre cour et jardin, réalisé en « rouge-barres » (alternance de briques rouges et de pierres blanches). Le style néo-classique est très sobre, avec des pilastres et un fronton triangulaire. Un portail monumental avec 4 colonnes doriques orne l'entrée de la cour.

Choiseul meurt en 1774, et si des travaux sont poursuivis jusqu'en 1777, il ne s'agit que d'aménagements. En 1787, l'archevêque-prince de Rohan réalise encore des travaux dans le parc, mais en 1791, l'ensemble est vendu comme bien national.

Au 19ème siècle, les bâtiments, dont toute l'ornementation intérieure a disparu, sont affectés à différents usages. En 1812, on y construit la première usine textile de la ville (Ladrière, tissage de cotonnades), le palais servant de maison d'habitation pour le directeur. A la fin du 19ème siècle, l'usine est remplacée par la manufacture Lesne et comprend aussi une usine à gaz.

En 1883, la ville rachète l'ensemble pour établir une école de filles, une crèche et un marché couvert. Le jardin devient public. L'usine du palais disparaît dans un incendie en 1906, et à la place on construit une nouvelle école en briques en 1912. Elle a été conservée par le nouveau musée, et reliée par un bâtiment moderne au vieux palais : un témoignage de la longue histoire des bâtiments.

 

Source : Article de Félicien MACHELART paru dans "Jadis en Cambrésis, n° 14, décembre 1981 : Le Palais du Cateau"

La Brasserie de l'Abbaye

L'activité brassicole est ancienne dans le Nord : la bière, moins forte qu'aujourd'hui, a été longtemps la boisson principale des ménages. Les abbayes aussi disposent généralement d'une brasserie, ce qui a été le cas de l'Abbaye bénédictine de Saint-André, fondée en 1021 et située au cœur de la ville du Cateau.

On ne dispose guère de données sur cette activité, mais des restes de bâtiments, datant vraisemblablement d'une reconstruction au 17e siècle sont toujours visibles, de part et d'autre d'une grande cour pavée (dont le sous-sol recèle des souterrains). Ces bâtiments ont été vendus pendant la Révolution, et acquis pour y poursuivre l'activité brassicole (le reste de l'abbaye a disparu, à l'exception de l'église).

Lucien Durin situe à partir du cadastre 11 brasseries catésiennes en 1825, et indique qu'elles sont situées « là où l'approvisionnement en eau pouvait être assuré par des puits ou par des sources. » Celle de la rue du Marché aux Chevaux a été la plus importante, et comporte aussi une malterie.

En 1912, l'exploitant est M. Lefebvre-Scalabrino, qui construit en 1913 le bâtiment actuel en briques pour une brasserie dite à gravité, donnant sur la Rue du Marché aux Chevaux, avec une touraille et une grande cheminée. Mais la guerre interrompt la production. En 1924, l'activité peut reprendre, avec une production jusqu'à 25 000 hl par an, conditionnée en fûts de bois, et occupant une vingtaine d'ouvriers, mais elle s'arrête dès 1927. La brasserie sert de dépôt aux bières Chiris (Solesmes) jusqu'en 1933-1934.

Pendant de nombreuses années, la brasserie va s'assoupir, telle « une bière au bois dormant », comme titrait un article de journal, car son héritière Mme Macarez ferme sa propriété et laisse tout en l'état y compris les différentes machines. Seules les parties en cuivre et les courroies assurant la transmission de l'énergie produite par la machine à vapeur ont disparu.

A partir des années 1990, la brasserie est réveillée par M. Christian Lefebvre, neveu de la propriétaire, ainsi que son épouse, qui souhaitent la réhabiliter. Ils sont rejoints dans leurs efforts par la Direction Régionale des affaires culturelles qui a lancé un inventaire des anciennes brasseries, par M. Pierre-André Dubois, ancien maître-brasseur, et par l'association locale « Les Amis du Catésis », qui parviennent à organiser en 1995 la première ouverture au public pour des visites, lors des journées du Patrimoine, et à obtenir un classement au patrimoine industriel en 2000.

Les élus reprennent le flambeau pour racheter et réhabiliter les locaux, et trouver des professionnels pour redémarrer la fabrication de bière.

C'est chose faite maintenant : M. Jean-Luc Bultez et sa fille Julie Bultez produisent depuis 2004 une bière artisanale, baptisée la « Vivat », une blonde pur malt de fermentation haute écumée à l'ancienne (6,5°) très appréciée pour sa qualité, et ses nouvelles déclinaisons (bière de printemps, bio, aux champignons...), et gèrent un restaurant qui propose une délicieuse cuisine régionale dans le cadre unique de l'ancienne malterie.

La restauration du reste du site (anciennes écuries, maison patronale) est en cours. Une boutique proposant des bières, produits dérivés et spécialités régionales vient d'ouvrir, ainsi qu'un magasin de torréfaction de café.

Par contre, les bâtiments les plus anciens et une partie de la cour sont toujours dans un triste état et attendant leur réhabilitation (la propriété de cette partie dépendant de la Communauté de communes).

 

Pourquoi la « Vivat » ?

« Vivat in aeternum » (= bonne, longue vie et prospérité) est un chant traditionnel flamand pour les mariages et les baptêmes.

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*Lucien DURIN : la bière en Catésis, article paru dans le bulletin paroissial Partages, juin-juillet 1993

Le Château du Mérinos

Sur les hauteurs boisées dominant le Cateau, Auguste Seydoux fait construire en 1856 le château du Mérinos pour son fils Charles. L'intérieur s'organise autour d'un hall central en marbre à colonnades avec escalier monumental. Les cheminées de marbre, les pièces lambrissées et les magnifiques parquets mêlant plusieurs nuances de bois témoignent de l'aisance de cette famille protestante. Pendant la Grande Guerre, il sert de maison de repos pour les officiers allemands. Mais après une véritable émeute ouvrière en 1936, Henri Seydoux et sa famille décident de quitter Le Cateau pour Paris et de mettre en vente la demeure. Aujourd'hui, Le château abrite un Institut Médico-Educatif.

Le Collège des Jésuites, actuel Lycée Camille Desmoulins

Souvent attribuée à Fénelon, la création du Collège de Jésuites au début du 18ème siècle est entièrement due à la volonté des échevins de la ville, soucieux de bénéficier d'un établissement où leurs enfants puissent y effectuer des études et apprendre le latin. En 1714, un contrat est conclu avec les Jésuites : la ville fournit un terrain le long des remparts ainsi que 13 000 florins pour la construction des bâtiments et une pension de 2 000 florins pour les Pères. Sous la direction du Père Joseph Le Sellier, le nouvel établissement connaît le succès : 200 élèves en 1730, et en 1760, un internat est ouvert pouvant en accueillir 80. Cette année vit le jour de Camille Desmoulins dont aucune preuve de la scolarité au Cateau n'a jamais été trouvée, ce qui n'a pas empêché en 1983 d'attribuer son nom à l'établissement.

En 1765, l'ordre des Jésuites est dissous, les bénédictins prennent le relais jusqu'en 1791, les relations étant bonnes, la présence des Jésuites est attestée jusqu'en 1773. S'en suit une période chaotique. Le pensionnat est fermé, après une occupation par une brigade de gendarmerie puis par l'armée autrichienne (1793), suivent alors une école primaire, une école centrale, une école secondaire communale, un hôpital en 1815, pour enfin voir la création d'un collège communal en 1818.

Cependant, les bâtiments ont toujours appartenu à la Ville et  les habitants tiennent à leur Collège. De cette époque troublée date la constitution d'une bibliothèque par Dom Carville, ancien bénédictin et bibliothécaire au Dépôt littéraire de Cambrai. De belles éditions du 16ème au 18ème siècle enrichissent le fonds des Jésuites, et iront par la suite constituer dans l'Hôtel de ville la première bibliothèque communale, toujours conservées par la médiathèque dans le "fonds ancien" et elles sont accessibles sur rendez-vous.

Lors de la Première Guerre mondiale, le Collège connaît des heurs tragiques, en devenant un hôpital pour les blessés de la bataille du Cateau de 26 août 1914, puis en devenant un "Lazarett" pour l'armée allemande pendant le conflit. Détruit en octobre 1918  lors de la libération de la ville, la reconstruction est achevée en 1927.

Avec l'essor de l'enseignement laïc à la fin du 19ème siècle, le Collège s'est développé en intégrant de nouvelles classes et de nouveaux bâtiments. L'internat s'ouvre au filles dans les années 1950. L'établissement devient Lycée nationalisé mixte en 1967, puis Lycée polyvalent en 1973. 

Des célébrités ont effectué leurs études au Collège : Philippe Tesson, journaliste et chroniquer, Pierre Mauroy, homme politique, ou Daniel Bernard, homme d'affaires.

La rénovation récente et la reconstruction de nouveaux bâtiments n'ont malheureusement pas épargné les derniers bâtiments des Pères Jésuites surmonté d'un petit clocheton. Le tableau représentant Fénelon qui s'y trouvait attend toujours un lieu d'accueil.

Monuments

La Fontaine du Temple de la Rue de la République

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Fontaine Rolland

Sercy, Coralie 2021-06-01

Cette très ancienne fontaine, située à proximité du temple protestant, portait autrefois le nom de « Fontaine Rolland », du nom d'un chef de guerre Huguenot du 18ème siècle.
Son bassin, entouré de trottoirs en pierres bleues, accueillait les lavandières qui devaient apprécier l’eau d’une source cachée sous une voûte de briques. On y accède de nos jours par un escalier de pierres. Une porte murée est visible dans le mur séparant la Fontaine de la Rue de la République.
Un témoin de l’histoire religieuse du Cateau
En 1570, les sœurs catholiques de Saint-Lazare installent leur monastère à cet endroit. Venues du proche village de Montay, ces religieuses souhaitent trouver la sécurité en ville, car les révoltés huguenots ont semé l’agitation dans la campagne, lors des troubles religieux de 1566.
Un hôpital, puis une école avec pension pour jeunes filles, occupent le lieu. Ces deux établissements sont dirigés par les bonnes sœurs. En 1789, la Révolution chasse les religieuses. Les bâtiments sont détruits en 1793.
En 1857, Auguste Seydoux, maire du Cateau, achète le terrain. Il y fait construire un temple pour le culte protestant en 1858, ainsi qu’une école élémentaire. La fontaine fournit l’eau à ses nouveaux voisins, paroissiens de l’Église Réformée, mais aussi au propriétaire de la maison qui laissera place, en 1884, à l’école des Frères, future école Saint-Joseph, rue Saint-Lazare, actuelle rue Pasteur.
Complice d’une école catholique et d’une paroisse protestante, l’eau de la Fontaine Rolland est-elle favorable à l’œcuménisme ?
A l’ombre de ses murailles, discrète et oubliée, cette fontaine garde le souvenir de l’histoire religieuse du Cateau.
La mémoire de l’eau, en quelque sorte…

Sources : 
Thierry Lengrand

La Fontaine Seydoux

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La Fontaine Seydoux

Ville du Cateau-Cambrésis 20..

Située sur la place Thiers, actuelle place du commandant Richez, la fontaine monumentale en fonte est édifiée en 1881, devant le Palais Fénelon, actuel Musée Matisse (cf : article Palais Fénelon).
La municipalité a lancé sa construction en remerciement à la famille Seydoux, pour le don de 200 000 francs octroyé par Anne Ponsin, veuve d’Auguste Seydoux à la ville, pour la réalisation des travaux d’adduction d’eau pour celle-ci, afin que les habitants bénéficient d’une eau potable (cf : article « Une richesse : l’eau »).
La fonderie Durenne est chargée de la réalisation de la fontaine ; ils ont fourni les tuyaux en fonte et ont réalisé la sculpture de celle-ci. C’est une fontaine à double vasques ; celle du haut est soutenue par deux chérubins, et au-dessus se trouve un bouquet de roseaux surmonté d’un jet au sommet de l’édifice, celle du bas est ornée de huit mascarons. Le tout est supporté par un socle à quatre contreforts, orné de végétation stylisée et de quatre autres mascarons. Enfin, la fontaine baptisée « Jet d’eau » par les catésiens, est entourée d’une grille.
Cependant, malgré une restauration en 1928 suite aux dégâts causés par la Première Guerre mondiale, la fontaine s’était dégradé. De plus, les liens entre la famille Seydoux et la municipalité s’étaient distendus, entraînant sa disparition en février 1950.
Cinquante ans plus tard, la municipalité prend la décision de faire revenir la fontaine dans le paysage du centre-ville, à la même place qu’elle occupait auparavant. Ainsi, elle est inaugurée le 5 juin 2004. Depuis, le « Jet d’eau » des catésiens a repris sa place.

Sources : 
Christiane BOUVART et Les Amis du Catésis, Le Cateau-Cambrésis, Saint-Cyr-sur-Loire, Ed. Alan Sutton, coll. « Mémoire en images », 2004, 128 pages.
Christiane BOUVART, Emile BONTEMPS, Jean-Marc CAUDRON, « Le « Jet d’eau » des Catésiens », Jadis en Cambrésis, n°86, janvier 2005, pages 16-23.

La statue du Maréchal Mortier

Édouard Mortier (1768-1835), l’un des 26 maréchaux du Premier Empire, est né au Cateau.
Après la chute de Napoléon, il a servi avec coustance tous les régimes en place. Quand il disparaît tragiquement dans l’attentat de Fieschi contre le roi Louis-Philippe, une statue en bronze est édifiée en 1838 sur la Grande-place, en face de l’hôtel de ville.
C’est le sculpteur douaisien Bra qui le représente en pied, avec sa haute stature (il mesurait 1,95 mètres). Pour le soubassement, on a utilisé des pierres provenant des anciennes portes de la ville.
Au 19e siècle, des enfants et des ouvriers sous travail se retrouvaient au pied de la statue. Par dérision, ils ont été nommés « les aides de camp du maréchal mortier ».
La statue a traversé les deux guerres mondiales. Pendant la Seconde Guerre, elle a été démonté et aurait été cachée chez un marchand de charbon pour échapper à la fonte, et réinstallée le 14 juillet 1945.


Source :
Christiane BOUVART et Les Amis du Catésis, Le Cateau-Cambrésis, Saint-Cyr-sur-Loire, Ed. Alan Sutton, coll. « Mémoire en images », 2004, 128 pages.