Archives numériques du Cateau-Cambrésis

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Société

Le Cateau-Cambrésis est une petite ville, industrielle et commerciale. Il y a plusieurs usines, ainsi qu’une multitude de petits commerces tels qu’une bijouterie, une verrerie, ou bien des bars et estaminets où les habitants peuvent se rejoindre afin de partager un moment ensemble. La ville comprend également plusieurs écoles, publiques et privées, fréquentées par la moitié des enfants de la ville au 19e siècle. Elle est animée par de nombreux marchés, dont la grande Foire de Saint-Matthieu se déroulant tous les ans, au mois de septembre.

Commerce

Situé au contact des deux régions différentes que sont le Cambrésis et la Thiérache, le Cateau est une ville d’échanges, donc de marché, de commerce et d’artisanat.
Du 19e siècle jusqu’à la moitié du 20e siècle, une prospérité commerciale régnait dans la ville du Cateau-Cambrésis. Il y avait de nombreux marchés : le marché aux bestiaux tous les 22 du mois, et qui se tenait exceptionnellement pendant neuf jours consécutifs les 22 septembre et 22 novembre à l’occasion de la Saint-Matthieu et de la Sainte Catherine, la grande foire de la Saint-Matthieu (cf. article de la Foire Saint-Matthieu), ainsi que le marché au beurre sur la place. La ville comptait également de nombreux petits commerces, notamment la Maison Dupuis (une bijouterie-horlogerie tenue par plusieurs générations), un cabinet de photographe, un magasin de verrerie-vaisselle, l’Hostellerie du marché, ainsi que de nombreux cafés, bars et estaminets.
Malgré les difficultés actuelles du petit commerce, apparues avec l’arrivée des grandes surfaces et le commerce électronique, les commerces de la ville d’aujourd’hui ont toujours une forte ressemblance avec ceux des siècles derniers. Les catésiens retrouvent encore un photographe, des bijouteries-horlogeries, plusieurs cafés et des bars. L’Hostellerie du marché a également rouvert ses portes récemment, le 14 janvier 2019.

Source : Christiane BOUVART et Les Amis du Catésis, Le Cateau-Cambrésis, Saint-Cyr-sur-Loire, Ed. Alan Sutton, coll. « Mémoire en images », 2004, 128 pages

La Foire Saint-Matthieu

Le Cateau-Cambrésis a toujours été une ville animée par des marchés. Ils attiraient de nombreux villageois, notamment lors de la foire Saint-Matthieu. C’est une grande foire, accompagnée d’une ducasse, qui se fait en souvenir de la première fête datant du 22 septembre 1022. Les catésiens profitaient de celle-ci pour se rhabiller, et faire leurs provisions pour l’hiver. Dans les villages, il y avait pour habitude d’inviter ses proches à festoyer lors de cet évènement. La Foire Saint-Matthieu existe encore aujourd’hui.

Christiane BOUVART et Les Amis du Catésis, Le Cateau-Cambrésis, Saint-Cyr-sur-Loire, Ed. Alan Sutton, coll. « Mémoire en images », 2004, 128 pages.

Une Histoire industrielle

Les usines Seydoux

L'usine de filature et tissage de la laine « Seydoux » employait au XIXe siècle et au début du XXe siècle plusieurs milliers d'ouvriers et faisait vivre une grande partie de la ville. L'usine, détruite pendant la Première Guerre mondiale, fut reconstruite en 1921 et fermée définitivement en 1981 ; ses friches ont été en partie rasées par la municipalité de l'époque.

La famille 'Seydoux' a fait don de nombre de ses archives à la médiathèque, ce fonds 'Seydoux' est l'une des richesses des archives communales.

L'usine Degremont

L’usine Degrémont est créé en 1871 par Aldebert Degrémont, un homme issu d’une famille protestante, père de deux enfants, Emile et Léonard, et engagé politiquement radical socialiste. En 1903, elle devient une société avec pour nom « Degrémont, Samaden et fils », dont les membres fondateurs sont Aldebert Degrémont, sa femme, son fils Émile, et l’épouse de son fils.
Cette entreprise fabrique et commercialise du matériel industriel : des appareils de graissage, des articles emboutis, des poches de fonderie, ou bien des accessoires de chaudières.
L’usine a connu plusieurs changements de propriétaire. Après avoir appartenu à plusieurs générations de la famille Degrémont, elle est ensuite vendue à la C.I.F.E (Compagnie Industrielle et Financière d’Entreprise) basée à Nantes en 1972, qui à son tour la cède, en mars 1991, au groupe Poupel basé au Havre. En étant la propriété du groupe Poupel, l’usine subit des années difficiles avec de multiples licenciements. En février 2007, la propriété de l’usine est cédée au groupe de construction le plus important de France, fondé par Gustave Eiffel, Eiffage.

Source :
Jacques GOBIN, « La société CAC Degrémont », Jadis en Cambrésis, n°96, mai 2008, pages 31-39.

L’entreprise Degrémont est d’abord une industrie métallurgique créee en 1870 par Aldebert Degrémont. C’est son fils Émile Degrémont qui a fait évoluer son entreprise vers l’activité du traitement des eaux -industrilelles-. Ce revirement vient du fait que cette époque traverse une crise d’autant plus que Émile Degrémont aurait été un passionné de l’eau. Très vite, ils se font connaître grâce à la defferisation (retirer le fer de l’eau) des eaux du Saigon-Chaulon. Toutefois, a sociétél reste dans le secteur d’activité métallurgique.
Rapidement le groupe s’exporte et fournit ses installations un peu partout dans le monde, en Égypte en 1948, puis en Indonésie à Jakarta en 1953. Le but de cette entreprise est de fournir de l’eau potable selon les normes en vigueur dans les pays où ils sont implantés. Dans les années 1990, la lyonnaise des eaux devient l’actionnaire majoritaire de l’entreprise et l’intègre.
En 1997, le groupe est incorporé dans le groupe Suez, actuellement leader de gestion de l’eau au monde, Suez possède environ 10 000 usines dans le monde.

Manufacture de Carrelages Céramiques Simons

Félix Simons créé en 1868 des usines de céramique à son nom, où est produit du carrelage. Il y a deux sites : l’usine 1, où on fabrique des petits carreaux, et l’usine 2, où se déroule la fabrication des grands carreaux. Les usines étaient réputées, à tel point qu’elles sont diplômées du « Prestige de la France », un titre décerné qu’aux productions de haute qualité.
Le carrelage était fabriqué à partir d’argile provenant d’Allemagne livré aux usines. La réception faîtes, le processus de fabrication du carrelage commence. Les ouvriers font sécher l’argile, puis ils le façonnent, et le font cuire au four pour terminer. Enfin, les carreaux sont conditionnés, puis expédiés.
Les usines Simons ont été victimes des Guerres mondiales. En effet, l’usine est détruite en 1914-1918. En 1928, la Manufacture de Carrelages Céramiques est alors créée. Mais en 1944, l’usine subit des nouveaux des bombardements, qui en démolissent une partie. Malgré cela, elle se relève et se modernise ; dans les années 1960, les usines sont équipées de fours modernes et d’atomiseurs qui font augmenter la production journalière.
A la fin du XIXe siècle, les usines Simons sont fragilisées ; elles sont en liquidation judiciaire. L’entreprise Winckelmans de Lomme, spécialisée dans le petit carreau, avait pour objectif de sauver Simons de la fermeture en rachetant les usines, mais ce projet a été refusé. En 1999, la production est arrêtée, et les 42 salariés sont licenciés. Les biens de l’usine sont vendus aux enchères.

La Communauté protestante

Une révolte protestante se produit au Cateau en août 1566. Des meneurs huguenots venus de Valenciennes sont à l’origine de celle-ci. Jusqu’au printemps de 1567, l’autorité de l’évêque de Cambrai, suzerain du Cateau, est fortement contestée, ce qui entraîne une brutale répression des émeutiers par les soldats espagnols du roi Philippe II. Exécutés par pendaison ou bannis de la cité, les principaux meneurs de cette révolte sont punis. Maximilien de Berghes, l’évêque, est rétabli dans son autorité.
Bien que présent dans de nombreux villages du Cambrésis, le protestantisme disparaît au Cateau. Fénelon, archevêque de Cambrai, de 1695 à 1715 (cf : article « François de Salignac de la Motte-Fénelon dit Fénelon »), use de sa bonté et de sa diplomatie pour enrayer l’expansion de la Religion Réformée.
Au début du XIXe siècle, l’arrivée des frères Auguste et Charles Seydoux, manufacturiers du textile, bouleverse le rythme de vie du Cateau : la bourgade rurale devient une ville industrielle. En 1858, la famille Seydoux fait construire un temple Réformé, favorise la création d’une paroisse et finance l’ouverture d’une école protestante. Près de 500 huguenots sont recensés au Cateau vers 1900.
Après l’incendie du temple en 1982, la paroisse, dont l’importance démographique a diminué, est transférée à Caudry. De nos jours, aucune trace ne subsiste au Cateau de cette présence protestante, mais le souvenir de la générosité de la famille Seydoux, jusqu’aux années 1930, subsiste dans plus d’une mémoire.

Source : Thierry Lengrand

Franc-Maçonnerie

C’est en 1889 que fut créé, au Cateau, la Responsable Loge « Travail et Progrès ». Son « Temple », situé rue Auguste Seydoux, accueille les réunions des 44 premiers membres de cette Loge, dirigée par son Vénérable Maître, dont le Maître des Cérémonies est recruté au sein de la Famille Degrémont, Fondatrice de la chaudronnerie industrielle qui sera, un siècle plus tard, rachetée par l’entreprise Eiffage, vivier de maçons. En 1971, la Loge maçonnique du Cateau est déplacée à Caudry. Elle était affiliée à la Grande Loge de France, forte d’environ 30.000 « Frères ». L’un des initiateurs de la Franc-Maçonnerie en France fut Andrew de Ramsay, intellectuel écossais qui fut le secrétaire de Fénelon. Ramsay (1686-1743) est l’auteur d’un « Discours » qui fait l’éloge de la Paix universelle, de la science, de l’éducation, sans oublier d’affirmer que « le monde entier est une République dont chaque nation est une famille ! ». Ramsay fournira, en 1736, le terreau intellectuel qui inspirera les Fondateurs de la Troisième République, après 1870. Le Maréchal Édouard Mortier (1769-1835) fut membre, dès l’âge de 25 ans, du Conseil de France du Rite Écossais, l’une des branches de la Maçonnerie Française (cf : article « Edouard Mortier »).

Source : Thierry Lengrand

Le Traité du Cateau de 1559

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Traité du Cateau (copie)

Henri II, roi de France, et d’Élisabeth Ire, reine d'Angleterre 1559-04-02

Lors d’une vente aux enchères, la Ville a acquis une copie d’époque du Traité du Cateau (1559), ainsi qu’un document - en latin - recensant les signataires de ce traité connu dans l’Histoire de France pour avoir tenté d’instaurer une «tentative de paix universelle». Il s’agit d’un manuscrit (annoté) de 22 pages en bon état conservé sous une reliure cartonnée.

Il y a 457 ans...

Jusque maintenant, aucune trace de ce traité n’était présente au Cateau. Il est très émouvant - 457 ans après - de retrouver une copie de travail, utilisée par les diplomates qui ont négocié plusieurs mois dans notre ville, dans le magnifique palais de l’archevêque de Cambrai aujourd’hui disparu, et ce dans un contexte difficile, la région étant en proie à la guerre.

Il s’agissait à l’époque de clore l’épisode des guerres d’Italie initiées par le roi François Ier, qui n’avaient pas abouti à grand chose, sauf à ruiner le royaume. Le centre de gravité de l’Europe se situait alors non plus au sud, mais dans les riches provinces du nord.

Pour notre région, malgré les cruelles guerres de religion qui commençaient, c’était le début d’une ère de prospérité économique, où des œuvres d’art magnifiques allaient s’épanouir. Au Cateau, La « Maison de ville » et plus tard l’église en sont de très beaux témoignages.

Grâce aux technologies modernes, ce document qui fut confidentiel, pourra par le suite être numérisé, et mis à disposition des historiens et des curieux (du monde entier !).

Un document exceptionnel...

Ce second traité du Cateau-Cambrésis, conclu le 3 avril 1559 entre Henri II et Philippe II d’Espagne et d’Angleterre, mit fin aux guerres d’Italie (1494-1559). Le texte du document acquis diffère peu du texte définitif (le préambule énonçant les titres des contractants est plus long par exemple et les 48 articles non chiffrés).

En vue de former « bonne seure & ferme & stable Paix, confederation & perpetuelle alliance & amitié », sont déterminées la restitution réciproque des places prises depuis 1551, la restitution de Calais aux Anglais, l’évacuation de la Toscane, du Montferrat et de la Corse, etc., le tout étant garanti par le mariage d’Elisabeth, fille aînée du Roi de France, avec Philippe II, et celui de Marguerite, soeur d’Henri II, avec le duc de Savoie.

Ce manuscrit en français est extrait d’un recueil diplomatique contemporain.

Y est joint une copie, en latin, mentionnant les signataires : Jacques d’Albon, Thomas Howard, Sébastien de l’Aubespine, Charles cardinal de Lorraine, Anne de Montmorency, Jean de Morvillers évêque d’Orléans, Thomas Thurlby évêque d’Ely, Nicholas Wootton.