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Le Bulletin des évacués

Le Bulletin des évacués Publié à l’initiative de Charles Lamendin, né à Erchin, dans le Douaisis, en 1881 et mort à Loffre en 1957. Ce prêtre, installé au Cateau en 1914, est appelé sous les drapeaux comme infirmier militaire.

Le bulletin compte 42 numéros, le premier paru le 11 décembre 1914, le dernier daté du 30 novembre 1918. D’un format « de poche » - 21 x 13 cm. – chaque numéro compte 2 ou 3 feuillets (parfois plus comme le numéro 23 d’août 1916 qui fait le récit de la bataille du Cateau le 26 août 1914 : 10 feuillets). Les premiers exemplaires sont de simples feuilles manuscrites polycopiées, imprimées à Allouagne (62), destinées à 40 abonnés. Il s’agit de familles de notables catésiens dispersés en France et en Suisse. Le bulletin se veut un trait d’union entre ces évacués, destiné à donner des nouvelles du front, par les témoignages de soldats catésiens, et de la ville, par les courriers des habitants restés sur place. Dès le numéro 7, en mars 1915, le bulletin est imprimé à Angers, par l’imprimerie Lecoq, rue Beaurepaire. En 1916, il est tiré à quatre cents exemplaires. Distribué gratuitement à ses abonnés, il est financé par la générosité de ces derniers. L’abbé Lamendin servira comme infirmier ou chargé de différents services, comme la météorologie militaire pendant toute la durée de la guerre.

Chaque bulletin propose des adresses de Catésiens évacués en France ou à l’étranger, des affectations de soldats ainsi que des nouvelles de la ville, dont l’exactitude n’est pas toujours certaine. La liste des soldats tués ou blessés occupe souvent la première page. Sur le plan sociologique, le bulletin permet de découvrir l’état d’esprit de son abbé éditorialiste. Charles Lamendin, s’efforçant de veiller sur le moral des civils ou des soldats qui le lisent, n’hésite pas à affirmer ses valeurs chrétiennes désarçonnées par la guerre. Il n’hésite pourtant pas à désigner l’ennemi sous le nom de « boche », dans un texte à l’intention des soldats signé par « votre vicaire tout dévoué ».

Dans sa présentation austère et modeste, le Bulletin des évacués se révèle être un précieux annuaire des familles catésiennes dispersées. Il témoigne de ce que fut la longue occupation allemande dans une petite ville bourgeoise et industrielle que la Première Guerre mondiale bouleversa au point que son déclin économique s’amorcera dès les années 1920…

Thierry LENGRAND